2.2.09
Enlèvement de Ahmed Moussa
Témoignage de M. Rachid Sghaer, reçu le 28.01.09
Nous étions moi Rachid Sghaer, membre du comité contre la torture de Dakhla, Mahjoub Oulad Cheikh, membre du même comité, Ahmed Moussa, membre du même comité et du comité des familles des disparus sahraouis, accompagnés de Brahim Sabbar, secrétaire de l'ASVDH. Les policiers de la circulation nous ont empêchés de nous rendre à l'hôtel [Parador où se trouvait la délégation de l'Union européenne]. Une voiture Dacia est arrivée. Aziz Anouche, agent de la police judiciaire, a reconnu Brahim Sabbar et l'a laissé passer. Mahjoub a été tabassé par ses agents et ils lui ont dit, on s'excuse on ne t'a pas reconnu; moi et Ahmed ils nous ont enfermés dans la voiture dans laquelle se trouvait Aziz Anouche; ils ont giflé Ahmed plusieurs fois; quant à moi il m'ont seulement insulté. Nous sommes restés enfermés dans la voiture presque une demi-heure; ils m'ont confisqué deux portables, un USB et 2O dh; à Ahmed ils ont confisqué le cartable de la documentation qu'il voulait présenter. Quand ils nous ont relâchés, Anouche Aziz nous a menacés de nous suivre.
Quand nous sommes arrivés à l'avenue Mekka, à côté d'une maison de vente de voitures, voilà une petite voiture Kia argentée métallisée conduite par M. Rabià, agent de la R.G., qui a stoppé à côté de nous; cinq hommes habillés en civil dont Rabià étaient dans cette voiture; un est descendu et il a pris Ahmed et moi. Ils m'ont fait monter à la place de ce monsieur et ils m'ont caché la tête avec ma veste; et ils m'ont serré entre eux en m'insultant. Je n'ai pas revu Ahmed depuis ce moment ainsi que l'homme qui est descendu de la voiture. La voiture a commencé à circuler mais je ne sais pas dans quelle direction jusqu'à 19.40 h. Ils m'ont relâché dans l'avenue Boucraa sur le grand rond-point; et puisque je n'ai pas d'argent j'étais obligé de descendre de Boucraa jusqu'à l'hôtel pour récupérer ma voiture. Je confirme mes déclarations et mon témoignage.
Complément:
Ahmed Musa a été abandonné un peu plus tard à plusieurs kilomètres au nord de la capitale en état de choc. Terrorisé par les menaces proférées par les agents marocains qui l'ont séquestré et privé de ses affaires dont son téléphone portable il n'a pu donner de ses nouvelles que bien plus tard. A noter que les raviseurs ont répété à ce fils de disparu qu'il allait subir le meme sort que son père. (SCSC)